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Archive for the ‘B/ Les facteurs alimentaires et génétiques’ Category

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Image humoristique du dessinateur Français Goubelle
Source de l’image : Goubelle.net

1) Les facteurs génétiques :

Ils ont un rôle indéniable mais ne sont pas les seuls responsables.

Un petit nombre de gènes aurait un impact important sur la corpulence et la distribution régionale de la masse grasse.
Les enfants en surpoids âgés d’une dizaine d’années ayant au moins un parent obèse ont un risque de 80 % de devenir obèses à l’âge adulte contre 10 % de risque si les deux parents sont maigres.

L’obésité implique de multiples gènes. Intervenant dans la régulation de l’appétit ou du métabolisme, le rôle des hormones est déterminant pour la stabilisation pondérale, et tout déséquilibre peut créer un terrain favorable a l’obésité. Une équipe française formée de cliniciens nutritionnistes et de généticiens a découvert une nouvelle anomalie génétique dans l’obésité portant sur le récepteur de la leptine : la leptine est l’hormone de satiété (elle réduit l’appétit), elle est sécrétée spécifiquement par le tissu adipeux qui intervient dans le contrôle de la masse grasse en modulant la prise alimentaire et la dépense d’énergie.

Les cliniciens et les généticiens ont porté leur études sur une famille présentant une obésité massive associé a des taux de leptine très élevés. La leptine est produite par le gène OB. Elle agit au niveau du cerveau en se fixant sur un récepteur spécifique : la protéine OB-R produite par le gène DB. Un taux normal de leptine réduit l’appétit et agit comme un « frein » envers la nourriture. En revanche, on a pu constater que la plupart des sujets obèses ont des taux élevés de leptine en proportion de l’augmentation de leur masse grasse, suggérant plutôt une « résistance » à l’action centrale de cette hormone , et donc une anomalie au niveau des voies de signalisations hypothalamiques (relatif au cerveau végétatif) de la leptine.

Un taux de leptine trop élevé a donc une action inverse et n’agit plus comme un frein sur la nourriture ; elle devient inefficace. Une équipe française dirigée par le docteur Philippe Froguel de l’Institut de biologie du C.N.R.S vient de mettre en évidence une mutation du gène récepteur de la leptine dans une famille dont trois enfants souffrent d’obésité massive (poids supérieurs à 130kg) très précoce, associée à un impubérisme un retard statural lié à une insuffisance thyroïdienne. Ces résultats montrent pour la première fois qu’un gène, comme OB, impliqué dans l’action de leptine, peut être responsable de certaines obésités de l’enfant.

De plus, ces travaux indiquent que le rôle de la leptine et de son récepteur n’est pas limité au seul contrôle du poids, puisqu’ils interviennent aussi sur la croissance, l’initiation de la puberté, et sur le métabolisme. Cette découverte permettra aussi de tester l’action de substances qui court-circuiteraient l’inefficacité de la leptine des obèses, pour agir sur les facteurs situés, dans la chaîne des éléments assurant le contrôle du poids, au delà du récepteur de la leptine. Dans certains cas rares, l’obésité est une maladie génétique quand elle est associée à un retard mental : c’est le syndrome de Prader Willi qui touche les adolescents.

2) Les facteurs alimentaires :

Une grande proportion des humains peuvent s’alimenter à suffisance, voire se suralimenter ou s’alimenter sans tenir compte de leurs besoins (par exemple en mangeant trop vite).

En effet, de très nombreux aliments sont accessibles, 7 jours sur 7 et 24h sur 24, indépendamment des repas, ce qui peut favoriser un grignotage de produits alimentaires à fortes charges caloriques. Le grignotage le plus utilisé est sans conteste celui à base de produits sucrés et gras (confiseries, chips,…). Ces produits sont généralement riches en glucides simples et en lipides. Alors que les apports énergétiques sont largement comblés par ces produits, la sensation de satiété n’est toujours pas obtenue. Enfin, lorsque l’on mange toujours les mêmes aliments, la satiété indique que l’on a un apport énergétique suffisant ; lorsque les aliments consommés sont inhabituels, cette information est faussée.

L’industrie agroalimentaire a transformé nombres d’aliments qui ont vu leur index glycémique augmenter et faussant l’utilité des calories: les calories apportées par les protéines ne sont pas les mêmes, au niveau bilan global, que celles apportées par les glucides. Résultat: beaucoup de produits « light », sans graisses mais aussi très pauvres en protéines et chargés en édulcorants.

Le raffinage et la présence du goût sucré dans ces nouveaux aliments industriels crée une véritable « toxicodépendance », qui, au long des années, amène à une souffrance physicochimique quand l’organisme obèse en est privé.

Les facteurs alimentaires interviennent à 3 niveaux :

– L’excès d’apport (le quantitatif) : Il est certain que le nombre moyen de calories ingérées chaque jour est à apprécier selon l’activité de la personne. Le sédentaire n’a pas les mêmes besoins que le travailleur de force. Un apport calorique excessif par rapport aux besoins entraîne donc à la longue une prise de poids significative.

– L’excès d’apport (le qualitatif) : Ce sont surtout les lipides (graisses) qui jouent un rôle majeur dans l’apparition d’un déséquilibre. C’est aussi la consommation excessive de glucides dits rapides comme les boissons sucrées, les chocolats etc qui est néfaste. En effet, ces sucres seront stockés sous forme de graisse s’ils ne sont pas immédiatement dépensés.

– Les troubles de la prise et du comportement alimentaires : C’est la déstructuration des rythmes des repas, qui caractérisent les modes de vie actuels en Europe, et de manière générale une mauvaise hygiène de vie, incompatible avec une alimentation régulière.

Photo humoristique de Gérard Rancinan démontrant que la « malbouffe » est un phénomène dit destructeur.
« A ses adeptes, ce Christ-là offre une nourriture qui tue. Aux États-Unis, c’est devenu la première cause de mortalité. »
Source de l’image : parismatch.com

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